C’est à toi que je veux dire aujourd’hui, combien je te remercie de m’avoir accompagné depuis si longtemps sur les multiples chemins de ma vie. Je ne t’ai pas toujours accordé l’intérêt, l’affection ou simplement le respect que tu mérites.
Souvent je t’ai même ignoré, maltraité,
matraqué de regards indifférents, de silences pleins de doutes, de reproches
violents. Tu es le compagnon dont j’ai le plus abusé, que j’ai le plus trahi.
Et aujourd’hui, au mitan de ma vie, je
te découvre un peu ému avec tes cicatrices secrètes, avec ta lassitude, avec
tes émerveillements et avec tes possibles.
Je me surprends à t’aimer avec des
envies de te câliner, de te choyer, de te donner du bon.
J’ai envie de te faire des cadeaux uniques
de dessiner des fleurs sur ta peau, par exemple, de t’offrir du Mozart, de te
donner les rires du soleil ou de t’introduire aux rêves des étoiles.
Mon corps, aujourd’hui, je veux te dire
que je te suis fidèle.
Non malgré
moi, mais dans l’acceptation profonde de ton amour.
Oui, j’ai
découvert que tu m’aimais, mon corps, que tu prenais soin de moi, que tu étais
vigilant et étonnamment présent dans
tous les actes de ma vie.
Combien d’accidents as-tu traversés pour
me sauver la vie ?
Combien d’abandons as-tu acceptés pour
me laisser entrer dans le plaisir ?
Bien sûr il m’arrive parfois de te
partager et même de te laisser aimer par d’autres, par une que je connais et
qui t’enlèverait bien si je la laissais faire…
Mon corps, maintenant que je t’ai
rencontré, je ne te lâcherai plus…Nous irons jusqu’au bout de notre vie commune
et quoiqu’il arrive nous vieillirons ensemble.
Jacques Salomé